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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 10:47

La montée au refuge de l’Aigle est si longue qu’une deuxième ascension s’imposait après celle réussie au Pic Central de la Meije le jour précédent (cf. article Doigt de Dieu ou pic central de la Meije). Nous allons ainsi profiter de la superbe météo pour gravir le fil de l’arête menant au sommet oriental de la Meije.

L’ascension est techniquement facile mais demande de l’aisance (engagement IV il me semble) et un assurage corde tendue efficace pour progresser rapidement. La cotation est F (facile) mais les conditions varient selon l’enneigement, plutôt PD à cette époque de l’année. Peu de matériel est nécessaire pour cette ascension, un brin de corde est suffisant, un piolet et des jambes « affutées »… Nous partirons donc légers, c’est agréable pour abattre les presque 500m de dénivelée séparant le refuge du sommet culminant à 3891m.

 

Après une soirée animée au refuge, nous sommes bien seuls à partir ce matin-là, tout le monde dort ! Cooker est descendu dans la vallée et Aurélien a besoin de repos. La cordée Théo-Olivier est reconstituée. Il est 6h30, nous partons du refuge pour rejoindre le glacier et le pied de l’arête. Le levé de soleil est grandiose.

La haute-montagne c’est aussi un jeu « d’ombres et de lumières »

 

Après 45 min, nous sommes à la rimaye, elle est peu ouverte et facilement franchissable (même en cette fin d’été). Nous allons suivre l’itinéraire suivant :

Itinéraire d’ascension de la Meije Orientale ce jour-là, les passages en rocher peuvent être à priori franchis différemment lorsque l’enneigement est plus important

 

Nous gravissons la courte pente assez raide en corde tendue, rien de difficile mais il faut un cramponnage fiable car la glace est bien apparente (vous pouvez éventuellement vous assurez plus solidement si vous en sentez le besoin). Nous suivons la large arête jusqu’au premier ressaut rocheux que nous gravissons au mieux par la gauche (versant Est) au départ dans des rochers stables puis par une traversée à droite en mixte sur du rocher plus délité. L’assurage se fait à l’épaule lorsque cela est nécessaire.

Départ de l’arête

Premier ressaut en rocher, l’escalade est facile mais en mixte le plus souvent

 Nous descendons dans une petite brèche avant de récupérer à nouveau le fil de l’arête qui devient de plus en plus étroit jusqu’au deuxième ressaut rocheux. L’assurage s’effectue en étant très proches l’un de l’autre, le premier de cordée tient d’une main ferme la corde pour parader toute erreur du second. Nous progressons rapidement dans le second ressaut rocheux (un piton en place) et arrivons sur la partie terminale très esthétique.

La partie finale de l’ascension

Il est à peine 8h30, nous sommes au sommet de la Meije Orientale pour profiter de la vue sur le Doigt de Dieu et sur les Ecrins que nous avons bien explorés cet été.

Panorama sur le massif des Ecrins au sud

Clin d’œil à la dernière ascension

 

Après presque 30 minutes à contempler les alentours, nous entamons la descente. Il ne faut pas trop attendre avant que le soleil ne rende la descente trop délicate. Nous descendons toujours face à la pente l’arête en neige, c’est rapide mais il faut être prudent et bien planter les 12 pointes. Les rochers se désescaladent facilement par le même chemin qu’à la montée (possibilité de s’assurer au passage le plus raide du dernier ressaut rocheux, ne pas utiliser de rappel).

 

Il est 10 heures nous sommes presque à nouveau sur le glacier. Aurélien nous observe depuis le refuge.

La cordée photographiée depuis le refuge de l’Aigle

 

Nous descendons jusqu’à la rimaye face à la pente l’un derrière l’autre, à vous de choisir votre technique d’assurage selon votre aisance dans ce genre de terrain.

Nous rejoignons le refuge après une ascension vraiment plaisante, seuls sur l’arête.

 

 

L’ascension de La Meije Orientale est incontournable vue sa beauté, elle est plus facile que celle du pic Central de la Meije mais demande d’être rapide avant que la neige de surface fonde et rende plus difficile la descente. Nous avons mis 2 heures à la montée et 1h30 à la descente sans jamais se presser. La course est donc assez courte. L’habitude de grimper avec Théo a facilité à nouveau les manips et la progression, ce qui est essentiel.

Ce séjour restera un très bon souvenir, merci à Marie pour son accueil au refuge.

 

Olivier & Théo

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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 17:49

Montée au refuge de l'Aigle, 3450m

Le refuge perché sur son rocher

Le chemin d'accès

 

La montée débute au pont des Brebis, il faut prendre une petite route qui descend sur la droite 1km  après Villard d’Arêne en direction du Col du Lautaret ; il y a ensuite un parking. Le sentier monte directement à l’aplomb de ce parking, direction refuge de l’Aigle quelques 1800m plus haut ! Mieux vaut ne pas envisager la globalité du dénivelé, il faut partir doucement, le sentier est très bon au départ mais ça se gâte au fur et à mesure que nous allons prendre de l’altitude. On arrive après avoir franchi les 2000m dans un terrain de montagne, le sentier est encore bien marqué et kairné, on évolue de plus en plus souvent sur des pierriers plus ou moins instables.

Après avoir franchi un ressaut en escalade facile, on prend pied en  faite sur les restes d’un glacier entièrement recouvert de pierre, on monte dedans jusqu'à des barres rocheuses qu’il faut franchir, plutôt sur la droite, en cherchant à rejoindre l’arête, normalement il doit y avoir des balises rouges et des bâtons plantés, l’idéal est de trouver une grosse inscription « refuge de l’Aigle » (nous y sommes tombés dessus à la descente) ensuite il suffit de suivre cette arête jusqu’au début de la vire Amieux. Cette partie est la plus pourrie, attention aux chutes de pierres, apparemment chacun passe où il peut et où ça semble le meilleur, difficile de trouver la voie normale.

La vire Amieux est équipée de câbles, elle donne accès au glacier sur lequel nous prenons pied bien encordés. Les crevasses sont ouvertes, nous sommes tard dans la saison et avec cette douceur il faut être prudent sur les ponts de neige. Il faut compter 30 min de marche sur le glacier pour finir de rejoindre le refuge. La vue est imprenable sur les arêtes de la Meije et l’objectif du lendemain. Le refuge est comme on pouvait l’imaginer, simple et rustique, une seule pièce, 12 places, heureusement très bien tenu par Marie, la gardienne très sympa qui y fait un sacré boulot.

 

 

 

 

 

 

Vire Amieux, le passage qui donne accès au glacier du Tabuchet

Le panorama depuis le refuge de l'Aigle, vu sur l'objectif du lendemain

 

 

L    Le Doigt de Dieu, 3974m

 

Les cordées sont formées : Théo et Cooker, Oliv et Aurel. Nous partons au lever du jour, la trace est bien marquée, de nombreuses crevasses jalonnent la trace et une énorme nécessite un assurage, elle est assez impressionnante et le pont de neige fragile.

Au dessus nous continuons en direction de la rimaye. Nous devons attendre qu’une cordée finisse de la franchir. Nous trouvons un passage où elle est moins ouverte, par contre il n’est pas tout à fait à l’aplomb du relais et malgré les 50m de cordes il manque quelques mètres, nous faisons un relais en haut de la pente autour d’un bloc, cette pente entre 45 et 50° et tout en glace, nous posons quelques broches. Attention au mec au relais sous la rimaye, on se fait parpiner de glace ! La longueur au dessus de la pente de glace et un mixte assez facile et court, le relais au dessus est très bon.

La rimaye est très ouverte

 

 

Nous laissons crampons et piolets pour la petite traversée en rocher facile qui ne nécessite pas d’assurage, nous rejoignons en corde tendue le pied de la partie finale rocheuse. Les deux longueurs sont faciles en III mais l’ambiance est bien là, la face sud est bien gazeuse et nous approchons des 4000m ! Après ces deux longueurs on termine par du rocher facile qu’on peut faire corde tendue jusqu’au sommet.

La dernière partie rocheuse

 


360° de folie au sommet, vue imprenable sur tout le massif des Ecrins, des cordées qui terminent la traversée des arêtes depuis le refuge du Promontoire nous rejoignent.

La descente s’effectue par une succession de rappels. Attention, après avoir refait en sens inverse la traversée, le premier rappel est court, et donne accès à un bon relais sur chaine, ne pas prendre l’autre relais  sur sangle qui est à 10m plus à droite, il est pourri ! Le dernier rappel (50m) obligatoire permet de franchir la rimaye avec un joli saut en pendulant, très fun ! Retour sans encombre jusqu’au refuge, prudence toujours avec les crevasses.

Assurage conseillé sur ce pont de neige

 

Cette course est vraiment magnifique, elle est très variée et un peu engagée (à notre niveau), en fin de saison comme c’était le cas pour nous on obtient une cotation supérieure, un bon PD+ ; on bénéficie d’un rocher sec mais cependant d’un glacier crevassé et d’une rimaye très ouverte !

Le Doigt de Dieu vu de la Meije Orientale

 

Olivier, Aurélien et Théo

 

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 14:51

La traversée des arêtes de la Bruyère est un parcours de moyenne montagne, aérien, relativement court, de difficulté AD, sur un rocher de qualité avec des points de vue agréables sur les Ecrins. Nous avons choisi cette course car nous ne disposons que d’une petite journée ce week-end là. L’escalade est donnée IV+ au maximum, le plus souvent II et III. Des pitons bornent les passages les plus techniques, l’équipement à emmener est celui traditionnel d’une course d’arêtes avec une corde de 50m.

Départ matinal après une nuit à la belle étoile dans un pré. Nous montons doucement en direction de l’Alpe-du-Lauzet en admirant l’imposante Aiguillette du Lauzet et la ligne évidente qui parcourt la face (future escalade ?). La marche est agréable, nous avons des sacs plus légers que d’habitude, on suit un ruisseau et on se dirige au col de la Ponsonnière (compter 1h15 environ). De là, le départ de l’escalade est situé à deux minutes.

16Les arêtes de la Bruyère : il faut rester en permanence sur le fil de l’arête pour se faire plaisir

Le départ s’effectue dans un dièdre à l’aplomb du second gendarme, la cotation est IV+ et s’est bien patiné  (uniquement cette longueur). Nous grimpons sur la partie gauche du dièdre. La deuxième longueur mène par l’arête au sommet du grand gendarme.

27.jpg43

Montée à la brèche puis au sommet du second gendarme avec le lac en contrebas

Nous continuons sur le fil de l’arête en corde tendue, il y a un peu de désescalade facile puis nous sommes au sommet du troisième gendarme, l’arête est ensuite plus régulière avec une succession de petits ressauts et désescalades. C’est plutôt amusant.

42.jpgEn direction du troisième gendarme

54.jpg57.jpg64.jpgEscalade facile mais aérienne sur l’arête

Nous rejoignons alors un rappel (environ 15 m) puis l’escalade reprend en restant au maximum sur le fil de l’arête. Il y alors un passage un peu plus difficile (présence de pitons) sur une dalle raide.

72.jpg

La suite de l’itinéraire est évidente avec un second rappel puis nous arrivons à la base du dernier gendarme, nous décidons de le contourner par la droite (versant Ouest) et escaladons une cheminée (exposé) menant à son sommet. La fin peut être plus facile en contournant par la vire la totalité du gendarme.

Bilan : 1h30 d’approche, 3h30 d’escalade sans aller vite, une pose casse-croûte (tout de même) et une petite heure de descente (1 rappel de 25m marqué par un cairn en continuant depuis le sommet par l’herbe en direction du sud).

7581

En toile de fond : La Meije et les Agneaux

Bien sympa cette sortie, avec un soleil au rendez-vous, comme bien souvent dans les Ecrins. Il n’y a pas "l’ambiance haute-montagne" mais il suffit d’une petite journée pour se faire plaisir. Globalement, il y a 1000 m de dénivelé positif, c’est plutôt soft et c’est toujours une expérience de plus sur un terrain d’arête où il est toujours agréable de grimper. Sans oublier le panorama trois étoiles.

 

Olivier & Théo

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 20:00

Bivouac au parking d’Entre-les-Aygues, montée par le vallon des Bans en suivant le torrent de Celse jusqu’au refuge des Bans à l’altitude de 2076m. Le soleil est à nouveau au rendez-vous.

DSC01348Le vallon des Bans

DSC01351Le Pic de Bonvoisin, un sommet oublié mais attirant

Initialement partis pour réaliser l’arête sud des Dents de Coste Counier, finalement nous décidons une fois au refuge de réaliser l’ascension des Dents de Coste Counier par une voie directe haute de 500m, côté D+ mais équipée sur spits (voie Cambon). Elle se nomme "Le diable par la queue". Ça nous changera des dernières ascensions.

DSC01354L’arête des Dents de Coste Counier qui se confond avec la face sud-est des Bans en arrière-plan

Nous laissons le superflu au refuge. Nous partons un peu tard, 30 petites minutes de marche suffisent pour rejoindre le début de la voie.

DSC01359Quelques points de repère dans la voie « Le diable par la queue »

Les quatre premières longueurs sont données V et V+, elles ont été plus difficiles que prévues, J-M Cambon était surement en grande forme au moment où il a ouvert. L’équipement est béton de toute façon, pas d’engagement particulier même si quelques passages sont plus difficiles. En tout cas ça a le mérite de me réveiller car aujourd’hui ce n’est pas la grande forme.

DSC01362DSC01366DSC01371

Les premières longueurs en V+

Après nous arrivons au sommet du mur raide puis nous progressons en corde tendue jusqu’au pied de la tour décollée par des dalles inclinées et des grandes vires herbeuses. Il suffit de se laisser guider par les spits. L’escalade est agréable jusqu’au sommet de la « tour décollée ».

DSC01373La tour décollée réserve deux longueurs magnifiques en V

Nous contournons par la droite puis descendons dans une petite brèche qui marque le départ des 4 dernières longueurs (III et IV). Nous accélérons la grimpe car la journée est déjà bien avancée.

DSC01386

Qu’est-ce qu’il reste à faire ?

DSC01390DSC01400

Le final de l'ascension

La vue est superbe sur le vallon des Bans et plutôt austère sur la face sud-est des Bans.

DSC01407Vue sur le vallon des Bans depuis le sommet de la 1ère pointe des Dents de Coste Counier

DSC01409Le Pic de Bonvoisin et le Pic Jocelme

Nous descendons à la brèche par un petit rappel (désescalade possible), puis un second rappel nous amène sur de grandes vires dominant d’une centaine de mètres les grandes pentes. Le soleil se couche, il faut rapidement trouver les rappels de descente, nous tournons un peu en rond puis finalement nous trouvons le premier rappel : il mène dans un étroit goulet d’où part le second rappel.

DSC01424Le second rappel s’effectue sur des blocs coincés

DSC01427Emplacement des deux derniers rappels utilisés, ça peut aider…

Poursuivre ensuite sur une grande traversée à flanc marquée par quelques cairns jusqu’à rejoindre le sentier menant au refuge.

DSC01429Coucher de soleil

L’ascension de la 1ère pointe des Dents de Coste-Counier par la voie "Le diable par la queue"est donnée D+ (difficile) mais malgré les 500m d’escalade, la voie n’est pas engagée et de nombreuses longueurs sont faciles. L’escalade est assez longue, un peu monotone parfois, la partie la plus intéressante commence à la tour décollée. Si vous avez la forme, il est possible de continuer sur la traversée des arêtes (AD) mais il faut partir tôt. Nous sommes partis depuis le parking d’Entre-les-Ayques, nous étions trop justes dans le timing. Ce vallon des Bans est magnifique et accueillant, J-M Cambon a équipé de nombreuses voies, nous pensons y revenir un jour ou l’autre.

 

Olivier et Théo

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 20:11
Une seconde ascension dans le secteur du refuge Adèle Planchard s’annonçait comme logique pour rentabiliser l’effort fourni pour monter au refuge. Après l’ascension réussie de Tour Choisy (cf. article Tour Choisy), nous hésitons entre parcourir l’arête sud de la Pointe Brevoort et escalader Tour Carrée de Roche Méane. Finalement, nous décidons de partir pour Tour Carrée pour ne pas reparcourir la même marche d’approche et bénéficier d’un point de vue différent.

L’escalade de Tour Carrée de Roche Méane (3675m) par la voie du Plan Incliné est côté AD avec un engagement II. La hauteur de l’itinéraire est de 300m et présente des styles d’escalade variés : dalle, traversée, cheminée et arête. L’escalade est de difficulté 3 le plus souvent et 4b au plus difficile (4b à l’ancienne !).

Le matériel requis reste identique à celui de Tour Choisy, quelques pitons jalonnent le plan incliné, la traversée et le couloir du « Mauvais Pas ».

Tour Carrée de Roche Méane avec le Plan Incliné à gauche

Nous partons à 6 heures le matin, nous rejoignons le pied du plan incliné facilement repérable depuis le glacier Supérieur des Agneaux. Nous laissons sur une petite terrasse tout le matériel inutile pour la suite : crampons, piolets et bâtons de marche. A 7 heures, nous débutons les choses sérieuses.
L’escalade du Plan Incliné est effectué en trois longueurs jamais difficiles sauf pour la sortie qui s’effectue dans un surplomb dominant une petite cheminée Un pas de 4b protégeable nous oblige à s’appliquer pour passer sans s’emmêler les pinceaux. Les relais s’effectuent sur des cordelettes à renforcer si besoin.
 Le plan Incliné commence à être éclairé par les rayons du soleil

Olivier à la sortie du surplomb

Nous continuons alors corde tendue par un petit ressaut permettant de rejoindre l’arête courte et facile. Au bout de l’arête nous descendons légèrement pour rejoindre le centre du grand couloir. Nous le gravissons par un éperon de rochers brisés jusqu’à la brèche Romantique (3618m).
Le plus compliqué est de tester la solidité des rochers et d’éviter les chutes de pierre assez fréquentes. Ce passage est assez pénible, nous ne nous y attardons pas. La brèche offre une superbe vue sur la Meije et le Pic Gaspard.

Les faces sud du pic du Glacier Carré, du Grand pic de la Meije, du Doigt de Dieu, de la Meije Orientale, du Pavé et du Pic Gaspard (de gauche à droite) vues depuis la brèche Romantique

Nous débutons la traversée en face sud. Le premier pas d’escalade délicat est assez impressionnant mais il y a un piton pour clipper une dégaine. Nous continuons la progression mais nous ne prenons pas exactement le bon itinéraire. Cette variante nous oblige à un pas difficile en adhérence, et en plus notre relais sur coinceurs n’est pas tiptop. Théo est satisfait de pimenter un peu la course…
Olivier sort de la variante, il y a du gaz dessous…

Nous continuons la traversée jusqu’à un cairn qui marque le départ du couloir menant au sommet. Théo s’élance dans le couloir du « Mauvais Pas » et rejoint son sommet, l’escalade est soutenue à priori. A mon tour, je confirme que le 4b est bien serré mais ça vaut le coup d’être là-haut. Le passage du « Mauvais Pas » est « technique ».
Théo escalade le couloir final Pour rejoindre le sommet


Nous passons à droite et grimpons sur l’arête par un pas assez aérien. La voie normale passe à gauche selon toute vraisemblance mais à droite ça passe donc aussi. Nous traversons chacun notre tour l’arête jusqu'au premier rappel de descente. L’arête est splendide, effilée, perchée au dessus de l’austère face nord.
Nous avons tiré une longueur de 50 mètres. Il faut être prudent pour enjamber les gros blocs qui sont parfois instables. Concentration de rigueur après plusieurs heures d’escalade !

Olivier en équilibriste sur l’arête de Tour Carrée de Roche Méane

Nous effectuons 4 rappels successifs à renforcer si nécessaire pour rejoindre dans un premier temps le couloir menant à la brèche. On peut descendre en rappel dans celui-ci ou le désescalader. Puis nous desescaladons l’arête (facile) chacun à son rythme et rejoignons le départ par des rappels dans le plan incliné.

Théo au retour sur l’arête dominant le plan incliné

En 30 minutes, nous rejoignons le refuge Adèle Planchard par le glacier.

Pour l’ascension de Tour carrée de Roche Méane, il est nécessaire d’avoir au minimum des sangles avec mousquetons, 3 coinceurs mécaniques, un jeu de dégaines et le matériel classique (corde 2X50m).
La course est d’un intérêt moyen pour sa beauté mais elle est assez formatrice à mon avis pour l’utilisation de la corde et la diversité du terrain de jeu. Le rocher est globalement bon, l’itinéraire pour arriver au sommet est astucieux et la petite arrête sommitale réserve une belle surprise. Ce jour-là, nous étions seuls, un zest d’aventure nous à accompagner durant la course, bien loin des multiples cordées arpentant la voie normale de la Grande Ruine.

Bilan : 1h d’approche, presque 5h d’escalade (nous avons été lents), 3h30 pour les rappels et le retour au refuge. J’avais choisi de grimper en chaussons pour être plus à l’aise et en plus j’ai pu laisser les chaussures d’alpinisme au départ de l’itinéraire. Théo a grimpé en grosses sans souci.


Tour Carrée de Roche Méane vue au retour depuis le Plan de l’Alpe au bord de la Romanche

Olivier & Théo
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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 12:15

Ce sommet n’est sûrement pas le plus connu mais son escalade par la face Est sur 300m de haut promet d’être remarquable, les topos n’en disent que du bien : « escalade variée sur une facette fort raide (rocher compact et excellent), soutenue dans le 3c/4b ». La course est cotée Difficile-, l’engagement est III et il y a des pitons en place dans les passages les plus difficiles.

Avant de se lancer dans l’ascension de Tour Choisy qui culmine à 3671m, nous devons monter au refuge Adèle Planchard. Quel calvers, ce sentier est interminable surtout que nous portons des sacs hyper chargés. Hé oui, nous montons une fois de plus le packtage de bouffe, pour trois jours cette fois-ci. Nous avons décidés de rentabiliser la montée en effectuant une seconde course après Tour Choisy. Nous avons mis plus de 5 heures pour monter, le décor est magnifique avec une vue sur la face nord de Roche Faurio et le couloir du même nom.

 

Le lendemain, nous déjeunons avec tous les gens qui partent pour l’ascension de la Grande Ruine (la course facile du secteur) puis nous rejoignons à nouveau les dortoirs en attendant que le jour se lève. Il est 6 heures, nous allons sur le Glacier Supérieur des Agneaux en direction de l’Ouest jusqu’au col des Neiges (3348m), là nous apercevons le magnifique obélisque de Tour Choisy déjà au soleil.

Le glacier Supérieur des Agneaux au petit matin

Nous descendons aussi bien que possible dans les éboulis jusqu’au glacier de la Casse déserte et avançons à flanc jusqu’à l’attaque de Tour Choisy. Nous escaladons dans des rochers tout pourris jusqu’au névé où nous allons laisser piolet, crampons et chaussures pour s’alléger au maximum.

L’imposante face Est de Tour Choisy observée depuis le col de Neiges : 300m d’escalade en 8 longueurs

Le col des Neiges vu depuis le névé de Tour Choisy

Il est 8 heures, nous contournons le névé par la gauche puis Théo s’élance dans la première longueur qui est facile, il y a un peu de recherche d’itinéraire, le but étant de rejoindre (en 2 longueurs à peu près) une terrasse située à la base de la seule grande cheminée ascendante qui raye en oblique à gauche la face Est. Nous mettons en place quelques coinceurs.

Le départ de l’itinéraire, l’escalade est facile

Nous nous élançons alors successivement dans la magnifique rampe qui mène en 1 ou 2 longueurs à une brèche sur l’arête Est/Sud-Est. Certains passages sont bien raides mais jamais très difficiles. Les prises sont grosses et le rocher excellent. Il y a des pitons le long de la rampe mais c’est bien de placer un ou deux coinceurs en plus.

La rampe oblique

Nous effectuons l’escalade en tirant des longueurs. Depuis le sommet de la rampe, il faut traverser la face Est sur 50m. La cotation est 3b. Ce passage est le plus beau, assez aérien et peu protégé, l’ambiance est excellente !


Olivier dans la traversée de la face Est


Nous grimpons un petit passage surplombant puis continuons l’escalade dans un couloir qui s’élargit de plus en plus. Il y a deux longueurs comme ça, ce sont les moins intéressantes, attention à ne pas décrocher des pierres qui tomberaient inexorablement sur les cordées situées ci-dessous (s’il y en a).

Théo s’élance dans la dernière longueur où la cheminée se referme, il y a un piton je crois. La météo tourne au mauvais. Le final est très ludique et la sortie s’effectue directement au sommet.

Théo dans la dernière longueur


Olivier sous la sortie

 

Au sommet, on se dépêche de débuter le premier rappel car les nuages sont menaçants. On aperçoit même pas la Meije mais juste le Pic Bourcet situé juste à côté.

Sommet de Tour Choisy et rappel de descente

 

Pour la descente, il n’y a pas besoin de faire la traversée en sens inverse, un rappel intermédiaire permet de descendre directement dans la face. Nous avons réussis à coincer 2 rappels dans la première partie, après coup je vous conseille de désescalader l’avant dernière longueur.

Après 1h30 de rappel, nous retrouvons nos affaires et descendons en rappel la partie pourrie de départ et franchissons la rimaye. Encore 1h30 et nous arrivons au refuge.

 

L’ascension de Tour Choisy par cet itinéraire est intéressante, l’escalade est assez verticale par endroit mais il faut bien observer les prises pour passer délicatement sans s’épuiser. L’itinéraire n’est pas compliqué. La traversée gazeuse. Nous n’avons presque pas escaladé corde tendue. Des dégaines, des sangles de 120 cm et 3 coinceurs permettent de parcourir la face. Nous garderons un très bon souvenir de cette ascension, une expérience de plus dans notre bagage…

Bilan : 1h30 d’approche, 4h d’escalade, 1h30 de rappel et 1h30 pour le retour puis une bonne bouffe en arrivant. Demain, ce sera finalement l’ascension de la Tour Carrée de Roche Méane ;-).


Olivier & Théo

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 17:36

L’ascension de l’arête Sud du Pic du Glacier Blanc s’imposait de façon logique après la traversée réussie de l’arête des Cinéastes le jour précédent (cf. article Pointe des Cinéastes). Cet itinéraire est côté Assez Difficile, l’engagement est II, les passages les plus difficiles sont donnés IV mais l’escalade est le plus souvent dans le II et le III. Le dénivelé de l’arête est d’environ 300m mais le développement à parcourir est assez important.

Pic du Glacier Blanc : Itinéraire de l’Arête Sud


Levé matinal au refuge du Glacier Blanc, mais nous prenons notre temps et surtout avalons un maximum de tartines pour tenir la journée. Pas la peine de se presser, il faut attendre que les rayons du soleil éclairent le bas de l’arête pour débuter l’escalade, sinon c’est la caillante assurée pour les mains. Heureusement la face où débute l’escalade est exposée à l’Est donc dès 7h30 on peut escalader à cette époque de l’année. Départ du refuge vers 5h30, à 8h00 nous sommes prêts pour débuter le dièdre fissuré. Patience nous ne sommes pas seuls aujourd’hui, 2 autres cordées s’engagent sur le même itinéraire. Le très beau temps annoncé en ait peut-être la raison.

Théo s’élance dans le dièdre (bien facile à repérer) en IV qu’il escalade sur 15m environ (2 pitons), traverse à gauche puis continue dans un petit un mur assez aérien, ça met d’entrée dans l’ambiance ! Il longe alors le fil de l’arête jusqu’à une petite terrasse. C’est idéal pour faire un relai sur becquet et c’est à mon tour de partir le rejoindre. L’ambiance est vraiment sympa dans cette longueur pas trop difficile sur un rocher de qualité.

Le départ de l’itinéraire : dièdre en IV et arête en III bien exposés au soleil du matin


Nous continuons quelques mètres sur le fil de l’arête puis rejoignons de grandes vires qu’on parcourt assez longtemps corde tendue (elles permettent de contourner plusieurs gendarmes) jusqu’à une pointe bien marquée.

Les vires versant Est de l’arête


Quelques passages aériens en III sont présents avant d’escalader la pointe qui termine ses vires.

Concentration de tous les moments sur ces passages aériens


Il faut passer légèrement côté Ouest à l’ombre avant de rejoindre le fil de l’arête. Nous escaladons en corde tendue en passant la corde derrière des becquets rocheux ou en plaçant une protection lorsque la difficulté l’exige. Puis nous effectuons une courte désescalade aérienne jusqu’au rappel.

L’escalade avant le premier rappel


Après être descendus dans la brèche par le rappel de 25 mètres, nous escaladons en oblique sur une environ 20m sur des dalles en III+ (relai possible sur la droite à la sortie).

La partie en dalles après la brèche


Nous reprenons alors l’escalade corde tendue sur le fil de l’arête jusqu’à rejoindre le sommet du gendarme. Cette partie est vraiment intéressante. On arrive au second rappel de 15 m cette fois-ci.

Le rappel


Nous avons rattrapés la cordée nous précédant, c’est l’occasion de contempler le cirque du Glacier Blanc et les sommets alentours. Le cadre est majestueux.

Le Glacier Blanc et la silhouette si connue de la Barre des Ecrins, au second plan on aperçoit le Pic Sans nom

Les Agneaux (à gauche), le Pic des Pavéous au centre et le Clocher de Clouzis au fond contemplés depuis l’arête Sud du Pic du Glacier Blanc


L’escalade est moins soutenue ensuite mais l’ascension n’est pas encore terminée ! Nous tirons une longueur de 50m depuis la brèche en partant vers la gauche dans un système de fissures. La fatigue des 2 jours commence à se ressentir nous avons préféré s’assurer correctement sur ce passage.



Ensuite, nous contournons des gendarmes par des vires versant Nord-ouest et des ressauts en rocher très moyen, il faut rechercher l’itinéraire dans cette dernière partie. Ça passe à plusieurs endroits, Théo choisit de passer là où le rocher est le plus stable. On s’assure corde tendue le plus souvent. A un moment donné on rejoint l’arête, nous contournons délicatement un gros bloc par la gauche (1 piton) et c’est le sommet dix mètres plus loin. Délivrance après 4h d’escalade.

Dernier mouvement d’escalade pour Olivier avant la sortie au sommet


Chacun à droit à sa photo souvenir sous le soleil de plomb et le ciel bleu.

Théo & Olivier au sommet du Pic du Glacier Blanc


Nous entamons la descente par l’arête Est (petit sentier) puis rejoignons une selle neigeuse (crampons au pied) en direction du col du Glacier Blanc.

Un sentier marqué par des cairns descend dans des éboulis et rejoint une grande pente que nous traversons puis descendons en appuyant sur la gauche (descente d’un pierrier). Le cheminement jusqu’au Glacier Blanc est alors évident. Après 2h de descente nous sommes bien contents de retrouver la terrasse confortable du refuge… Bilan : 9h refuge à refuge.


L’escalade de l’arête Sud du Pic du Glacier Blanc est un souvenir inoubliable, la vue sur les alentours est à couper le souffle, la tranquillité est assurée et surtout le rocher est bon dans l’ensemble. L’enchaînement Arête des Cinéastes – Arête Sud du Pic du Glacier Blanc que nous avons fait nous a permis d’augmenter notre vécu dans ce genre de terrains si particulier que sont les arêtes. Ces courses sont l’occasion d’alterner les manières d’être encordés et de se protéger suivant la difficulté rencontrée. Donc il faut prévoir au moins 4 sangles, 2-3 coinceurs (petits à moyens), 2-3 friends et 4 à 5 dégaines pour cet itinéraire. Cette course requiert un sens de l’itinéraire plus important que pour l’arête des Cinéastes, l’Aiguille Dibona ou Tour Choisy. La cotation est normale.

 

Olivier & Théo

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 17:34

Vendredi soir : petit coup de téléphone à un gardien de refuge pour connaître les conditions dans la face nord des Agneaux où nous avons prévus d’aller. Les conditions de neige ne sont pas extras et en plus l’isotherme 0°C est à plus de 4000m d’altitude. Décidément, il n’y aura pas beaucoup de courses de neige cet été ! Nous irons donc ce WE au Glacier Blanc et au refuge du même nom pour de l’alpinisme en rocher.

Après 1h30 de route nous arrivons (Olivier et Théo) au pré de Mme Carle. Il est minuit. On plante le bivouac en 2 min et on se couche. Levé à 5h00, départ vers 6h00, nous montons à petit pas le sentier (on ne croise personne) en direction de l’objectif du jour : la traversée de l’arête sud des Cinéastes jusqu’à la 6ème et plus haute pointe. C’est la voie la plus classique pour escalader la Pointe des Cinéastes qui culmine à 3203m. La cotation est donnée AD (Assez Difficile) dans les bouquins avec un engagement II. Les passages les plus délicats sont côtés III et IV. L’équipement en place est dit « classique », cependant seulement une poignée de pitons jalonnent l’itinéraire, autant dire qu’il ne faut surtout pas dévisser.

L’arête des Cinéastes vue de profil, une escalade variée et magnifique

L’Arête des Cinéastes depuis le Sud, escalade aérienne


Nous arrivons au refuge du Glacier Blanc (2542 m) pour déposer le matériel inutile pour la course : il est 8h00. Petit casse-croûte et nous partons rejoindre « les cinéastes ». Du refuge du Glacier Blanc, il faut remonter le sentier du col du Monêtier sur environ 500m puis se diriger vers le nord (à gauche) pour remonter une moraine en direction des contreforts Ouest de la Pointe des Cinéastes. A ce moment rejoindre une vire à l’aplomb du sommet principal (quelques traces de passage).

Nous commençons par rejoindre la première brèche en corde tendue (anneaux de buste, etc.) en longeant une grande vire puis en remontant facilement un large couloir, aucune difficulté après le ressaut de départ.

Départ de l’itinéraire


Une fois à la brèche séparant la première pointe (qu’on n’escalade pas) à la seconde, on s’engage dans la traversée de l’arête. Les choses sérieuses débutent… Nous gravissons corde tendue le fil de l’arête (plutôt côté droit, 1 piton, III) jusqu’au sommet de la deuxième pointe.

En corde tendue à l’approche de la 2ème pointe


On descend dans la seconde brèche puis nous suivons une vire et des fissures ascendantes en oblique, c’est le passage le plus délicat équipé de deux pitons. La cotation est III puis IV, mais franchement c’est plus difficile (plutôt V à mon avis). Nous rejoignons alors le pied du dièdre qui mène à la troisième pointe. Théo s’élance en grosses dans le toit, un pas un peu adhérence (III+ pas évident) assez exposé puis c’est le dièdre en III. Je passe beaucoup plus facilement en chaussons assuré par Théo qui a confectionné un relai sur la plate-forme en haut du dièdre.

La troisième pointe est à l’horizon, on voit très nettement le toit vers lequel il faut se diriger

Le piton protégeant le passage du toit

Troisième pointe de l’arête des Cinéastes


La vue est splendide sur le Glacier Blanc, la Barre des Ecrins et en toile de fond le Pelvoux, le Pic Sans Nom et les Ailefroide.

Vue sur le Glacier Blanc


La vue est imprenable sur le Pelvoux, le Pic sans Nom, l’Ailefroide et le Pic Coolidge (de gauche à droite)

Nous désescaladons jusqu’à la brèche suivante et nous décidons de contourner les 4ème et 5ème pointes par la gauche (vire évidente) car le mauvais temps semble se préciser. Il suffit de gravir alors la sixième pointe plus raide mais facile avec de bonnes prises.


Escalade de la 6ème pointe qui culmine à 3203m

La vue est superbe, il n’y a personne, c’est vraiment plaisant.

L’enchaînement des 6 pointes vues depuis le sommet de la 6ème pointe

Au sommet

Nous effectuons plusieurs rappels successifs à renforcer si nécessaire (de 25m au maximum donc un brin de corde de 50m suffit pour cet itinéraire) pour descendre dans la brèche suivante dans un premier temps puis dans le couloir sur le versant Est. On pose alors pied sur les vestiges du glacier Tuckett. Bilan : 3h 30 d’escalade depuis le départ y compris les rappels.


Le second rappel depuis la brèche

En 30 minutes, nous rejoignons le refuge du Glacier Blanc par les névés puis le sentier de départ. Il est 14 heures passé, repos mérité. 2h plus tard, des trombes d’eau s’abattent.

Pour cet itinéraire, il est utile d’avoir plusieurs sangles (de 120 cm c’est assez pratique) pour confectionner des protections autour de becquets, 2-3 coinceurs, 2-3 friends moyens et quelques dégaines. C’est une course vraiment intéressante, variée avec une marche d’approche réduite donc elle se fait aisément en une journée. C’est une course à réaliser absolument dans le massif des Ecrins et en plus elle n’est pas très longue, avec un dénivelé raisonnable et n’exige pas un sens de l’itinéraire. Le rocher est de qualité très souvent, se méfier sur certaines portions. L’arête faitière compte 9 pointes, il est possible de continuer sur les pointes suivantes.

J’avais choisi de grimper en chaussons pour être plus à l’aise, par contre ça fait 2 kg de plus dans le sac. On peut se passer d’un piolet pour la descente à mon avis, un bâton de marche suffit.

Bonne escalade si vous décidez d’aller sur « la croisière » voir les cinéastes… Pour nous deux, ce sera l’arête Sud du Pic du Glacier Blanc demain (cf. article Pic du Glacier Blanc, arête Sud).

 

Olivier & Théo

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 10:02
L’objectif de l’ascension est clair. Parcourir un itinéraire sauvage, loin des sentiers battus avec au final le sommet des Rouies (Valgaudemar). Ce sera une ascension assez longue : l’escalade de l’arête du Pic Occidental du Vaccivier (ou Pointe Duhamel) avec une difficulté technique limitée (IV maxi sur 30m) mais un véritable itinéraire à tracer sur cette arête qui ne doit être que rarement parcourue puis nous rejoindrons le glacier des Rouies jusqu’au point culminant à 3589m. La cotation globale est AD.

 

Jeudi soir : nous appelons le gardien du refuge du Pigeonnier pour réserver pour le samedi, mais c’est la nuit des refuges, complet ! Tant pis, nous allons bivouaquer, nous serons plus chargés pour la montée mais ça sera sympa, à coup sûr. La cordée gapençaise (Olivier et Théo) est accompagnée par 2 amis surmotivés pour leur première saison d’alpinisme. Ils feront une voie plus facile et plus directe par le couloir des Rouies.

 

Départ depuis le refuge du Gioberney (1642m) en direction du refuge du Pigeonnier, le sentier est agréable, il domine le Torrent de Muande Bellone pendant 1h avant de monter à l’aplomb du refuge. Nous apercevons alors l’arête et la pointe Duhamel qui constituera la première partie de l’ascension.

DSC01137tracéL’arête menant à la pointe Duhamel (ou Pic W du Vaccivier), en rouge : le départ de l’itinéraire

Nous allons essayer de bivouaquer juste sous l’arête pour aller repérer le départ, histoire de gagner un peu de temps lorsque nous partirons à l’aube. Nous trouvons un magnifique belvédère pour installer les deux tentes. Nous sommes bien installés, un peu dans les nuages mais quel luxe de profiter de la montagne de cette manière ! Nous observons l’arête toute la soirée, ça nous laisse perplexe, l’itinéraire n’est pas du tout évident, la description du Labande est difficile à déchiffrer. Bon, « tant fais pas, on verra bien » dixit Théo.

DSC01014Le bivouac

Levé matinal, on plie tout et on planque les affaires, on part léger avec que des choses utiles. Dix minutes de marche et nos deux amis nous quitte, nous rejoignons alors le départ de la voie. A froid alors que le soleil ne s’est pas encore levé, c’est bien raide surtout avec les grosses aux pieds, du coup on choisit de tirer une petite longueur. Protection sur coinceur bien sûr.

DSC01049Le départ de l’itinéraire, Théo s’y lance

DSC01052Le Sirac comme décor d’ascension

La suite du parcours est une succession de grandes vires caillouteuses ascendantes avec par ci par là des passages un peu plus raides. Nous ne consultons que très peu le topo, nous essayons de suivre un parcours au feeling avec pour objectif une tour avec un dièdre, c’est le passage le plus technique (cotation IV il me semble), nous y arrivons 1h30 après le départ. On tire une longueur de 40m.

DSC01058Le crux de l’itinéraire, rien de difficile

A la sortie du passage, nous rejoignons alors réellement pour la première fois l’arête, l’itinéraire devient évident. La progression se fait à nouveau corde tendue en suivant le fil de l’arête peu aérienne. On enchaîne alors sur une partie un peu plus raide mais toujours facile.

DSC01065DSC01069DSC01078


4h après le départ nous arrivons sur la croupe en neige : on met les crampons, et hop à peine 5 min pour être au sommet de la pointe Duhamel. Nous profitons de la vue, le ciel est bien découvert. On débute alors la descente en direction de l’ouest vers le petit col dominant la sortie du couloir qui nous sépare du glacier des Rouies (20 min). Nous déposons tout l’attirail sur le glacier, nous gardons un brin de corde et un piolet et attaquons la traversée du glacier complètement bouché.

DSC01098Le glacier des Rouies avec le sommet au fond

Au moment d’attaquer la petite pente finale, les jambes sont lourdes et c’est au courage que nous rejoignons le sommet dans les nuages. Bien heureux une fois de plus d’être en haut d’un sommet après 6h d’effort. Cependant, nous ne pouvons pas apercevoir l’Olan pourtant proche.

           DSC01108DSC01110

Olivier et Théo au sommet des Rouies


Pour la descente (1h jusqu’au bivouac), le soleil éclatant est de la partie, le retour se fait par la voie normale jusqu’au bivouac où nous attendent patiemment les deux collègues bien contents de leur ascension.

DSC01119Descente sur le glacier (la Pointe du Vallon des Etages au 1er plan à droite)

Un bon casse-croûte, et nous redescendons dans la vallée du Valgaudemar.

 

L’ascension des Rouies par la Pointe Duhamel est originale et à coup sûre atypique. Elle se déroule dans un cadre sauvage, loin des foules des grandes voies normales. Quel plaisir de rechercher son itinéraire sans engagement particulier, l’arête ne présentant pas de difficultés insurmontables. Par contre, nous n’avons pas probablement respecté l’itinéraire décrit dans le « Labande ». La traversée du glacier des Rouies et le final est facile et beau. Le rocher est de qualité correcte sur l’arête : c’est un itinéraire recommandable pour apprendre doucement à grimper avec les chaussures d’alpi. C’était notre premier bivouac sous tente en haute-montagne, au pied de l’ascension.

 

Olivier et Théo

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 18:19

Le samedi matin nous avons effectué une voie d’escalade de 200 mètres à Ailefroide (cf. Article Ailefroide), nous montons l’aprèm au refuge des Ecrins (3175m) pour faire le couloir sud de Roche Paillon puis effectuer la traversée jusqu’au Pic de Neige Cordier par Roche Emile Pic et le col du même nom. C’est une course assez complète : pente de neige, escalade rocheuse, terrain mixte, rapidité, gaz. Un bon concentré dans un niveau peu difficile : la course est cotée PD.

Après 4h00 de marche, on arrive au refuge des Ecrins. La vue est magnifique sur la Barre des Ecrins, ça n’a pas changé depuis l’an dernier. On a amené notre propre bouffe pour 1 à 2 jours.

La Barre des Ecrins, toujours aussi stylée


On se lèvera à 4h, 1h après les cordées partant pour le Dôme de Neige des Ecrins. Du coup à 3 heures, c’est le « trifouillage » intempestif, je ne sais pas ce que les cordées du Dôme cherchent dans leur sac mais ça va bien durer 1 heure. Quand on se lève, on comprend : il neige, aucune visibilité, personne n’est partit. Ça s’améliore un peu, nous partons vers 5h30.

Il y a 20 cm de neige fraîche au départ. On rejoint le col neigeux au-dessus du refuge (2 mecs font la trace devant nous), ça brasse. On remonte la pente de neige jusqu’au pied du couloir qu’on atteint après 1 heure de marche. C’est 30cm de fraîche sans regel nocturne : la progression est ralentie. Durant l’été il faut s’attendre à trouver une rimaye à cet endroit.

On attaque le couloir Sud qui est goulotté sur les 50 premiers mètres. C’est une pente régulière de 300m à 40° jusqu’à son sommet. Il est en bonne condition. Ya de l’ambiance car on avance dans « les nuages » avec une visibilité limitée. On est 4 à grimper au même rythme, 1 heure après on arrive à son sommet. Pour rejoindre le sommet de Roche Paillon, c’est en temps normal du rocher facile, mais là on est face à des conditions hivernales : tous les rochers sont plâtrés de neige. Théo rejoint le sommet avec prudence, les autres renoncent et moi aussi. C’est trop délicat. Pour la traversée d’arête par Roche Emile Pic, on choisit de ne pas tenter l’impossible : l’arête est très cornichée sur une cinquantaine de mètres et les conditions météos ne sont pas bonnes. Du coup aucune visibilité sur la Meije et les autres sommets.

On redescend par le couloir face à la pente. Une éclaircie, on voit les cordées sur les pentes du Dôme de Neige, 1h plus tard on est au refuge. La matinée est finalement bien ensoleillée.

Roche Paillon et le couloir Sud

 

Dommage que la météo n’ait pas été de la partie, sinon cette course  est un magnifique terrain de jeu qui n’est pas très connu, pensez-y si vous restez plusieurs jours au refuge. On remercie d’ailleurs le gardien et son équipe pour la convivialité et l’accueil réservé.

 

Olivier & Théo

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