Itinéraire: Corrençon en Vercors - Vallon de Combeau
Cotation: Facile
Principales difficultés et remarques: Peu de dénivelée, orientation très
difficile par mauvais temps, températures parfois extrêmes, attention aux grouffres et scialets.
Météo: Grand beau, une aprés-midi et un matin de brouillard, températures clémentes.
Conditions: Beaucoup de neige entre 40cm et 1m.
Etapes:
- Corrençon-Tiolache du milieu
- Tiolache du milieu-Cabane des Aiguillettes
- Cabane des Aiguillettes-Cabane de Pré Peyret
- Pré Peyret-Chaumailloux
- Chaumailloux-Vallon de Combeau
Equipement: Le nécessaire pour tenir en autonomie 5 jours, le GPS peut s'avérer indispensable en cas de
brouillard
|
Le team Vivalpi ne manque pas d'idées et quoi de mieux pour occuper ces vacances de Noël qu'un petit trek en raquettes de 5 jours sur les hauts plateaux du Vercors. Ce sera notre première
expé en autonomie. La météo s'annonce très bonne avec du soleil tous les jours, peu de vent et un bon regel nocturne. Toutes les conditions sont réunies pour un superbe séjour.
Départ de Langeac pour Corrençon en Vercors, l'occasion de découvrir ce massif, nous passerons la soirée à Villars-de-Lans avant de dormir dans la voiture (pas très confortable une
306...)
1ère étape: 15km
Départ matinal puisque nous étions réveillés de bonne heure, petit déjeuner sur le parking des pistes de ski de fond et nous
partons à la frontale en longeant les larges pistes de ski, l'itinéraire est bien indiqué sur le début, nous suivons le GR91. La trace est faite, des raquettistes sont passés quelques jours avant
nous, nous nous enfonçons dans la forêt en progressant facilement et rapidement. Nous arrivons à la cabane de Carette alors que le jour se lève et que le soleil nous promet une belle journée,
petit coup d'oeil à l'intérieur, tout est calme, personne n'y a dormi.
Nous continuons dans ces forêts dépaysantes, on se croirait facilement en Laponie. Nous traversons parfois d'immenses clairières lieu de patûres estivales pour les moutons. Le parcours est
valloné sans plus, pas de grandes bosses mais plutôt une succession de radadas. Nous entrons dans le canyon des Erges, la neige y est profonde, la température glaciale, c'est long et ça n'arrête
pas de monter ! Epuisante traversée, nous sommes heureux d'en sortir et de retrouver le soleil. Nous ne sommes plus très loin de la fin de l'étape, reste à trouver la cabane qui n'est pas au bord
du GR, un petit coup d'oeil au GPS pour être sûr de la direction et voilà que nous apercevons son toit couvert de neige et une petite fumée qui s'échappe de la cheminée. Le lieu est magnifique,
dans une petite clairière gavée de neige, la cabane fait face au soleil, nous y trouvons le poêle allumé et un confort tout relatif à l'intérieur. Il est environ 15h00,
l'après-midi va passer très vite, repas, faire de l'eau pour le soir et le lendemain, aller couper du bois, faire sécher les affaires, préparer le repas du soir etc, la nuit tombe rapidement. 2
personnes arrivent à la nuit tombée, elles ont failli dormir dehors ne réussissant pas à trouver la cabane, quelle chance il fait même preque bon à l'intérieur (5°C peut-être)!
Le sommeil est
souvent le plus fort les soirs, après une journée passée à l'extérieur plus les efforts en raquettes, nous n'aurons pas du mal à nous endormir.
Le réveil est frisquet, le poêle est éteint, il ne faut pas trainer pour déjeuner et se réchauffer avec un bon café. Nous refaisons les sacs, le soleil brille et nous repartons sur le GR, plein
sud.
2ème étape: 15km
Nous retrouvons le GR, le paysage est un peu plus varié et moins forestier, nous nous rapprochons des plus hauts sommets du Vercors, la progression est
toujours aussi facile sur le sentier bien tracé. Petit arrêt ravitaillement à la cabane de la Jasse du Play qui nous parait bien moins chaleureuse que notre petit refuge de Tiolache. Nous
repartons direction le pied du Grand Veymont. Un peu plus loins nous quittons le GR, nous voulons monter à la cabane des Aiguillettes située sur les contreforts du Veymont, le GPS est parfait et
nous permet d'avancer rapidement en étant certain du chemin, nous trouvons le vallon qui monte au pas des Chattons (1827m) , unique grosse montée de la journée, assez épuisante en plein soleil et
dans une neige croutée (qui casse en surface à chaque pas). L'arrivée sur les crêtes est superbe avec un panorama magnifique sur les hautes chaînes des alpes et une vue plongeante sur la
vallée.
L'endroit est idyllique, il ne reste plus qu'à trouver la cabane, elle tient tout ses promesses, ensevelie jusqu'au toit par la neige, seul le battant du haut de la porte est dégagé, nous
descendons donc à l'intérieur qui fait plus penser à une cave qu'à une cabane, mais c'est parfait. L'intérieur est frais et humide, il n'y pas de poêle !!! Comme à chaque fois nous sommes bien
occupé, ça prend beaucoup de temps de faire fondre suffisamment d'eau pour le soir et le lendemain; nous aurons quand même le temps de faire un peu de lecture et d'étudier les cartes pour
le lendemain.
3ème étape: 8km
Nuit très
fraîche (0°C ?), il ne faut pas sortir le bout du nez du duvet ! Réveil matinal et nous sortons contempler le lever de soleil sur les sommets alpins, la vallée est plongée dans un épais
brouillard, quelle chance nous avons d'être ici, seuls, en paix. Nous nous apercevons que nous sommes en train de marcher sur la piste d'un loup qui est passé tout près de la cabane, ces traces
sont fraîches puisque le vent a soufflé une bonne partie de la nuit et les auraient au moins recouvertes en partie. Cela rajoute un peu plus de mystère à ces lieux. Nous trainons, aucun de
nous n'ayant semble t-il vraiment envie de redescendre, drôle de sentiment.
Nous reprenons la descente par le Pas des Chattons alors que le soleil réchauffe le Grand Veymont, dans la descente nous observons 6 Trétas qui eux aussi prennent le soleil dans une éclaircie,
nous contournons aussi un beau scialet ! L'étape sera courte et nous prenons notre temps, profitant de chaque instant et chaque endroit, nous retrouvons le GR non loin de la Grande Cabane dans
cette immense plaine qu'il faut traverser.
Vers 12h00 nous arrivons déjà à la cabane de Pré Peyret, il fait chaud au soleil, nous nous changeons et en profitons pour sécher et aérer les habits. Corvée d'eau et de bois, par chance
nous trouvons une belle souche sèche que personne n'a réussi à entamer, mais nous nous avons une hâche ! Elle nous chauffera une bonne partie de la soirée et nous ferons un beau feu qui fera
grimper quelque peu la température. Nous nous demandons si nous aurons de la visite le soir du réveillon de Noël.
Un mec en ski de rando nous a rejoint, viendrons ensuite 2 étrangers qui en fait vont bivouaquer en tente à côté de la cabane, et finalement un couple arrive alors que la nuit est tombée. Nous
serons donc 5 à réveilloner jusqu'à 21h30 ! La nuit sera bonne, pas très chaude mais plutôt douce. Le lendemain nous partirons pour la découverte des plateaux du Sud.
4ème étape: 8-10km
Nous reprenons notre route sur le GR91 qui est bien moins tracé au delà de la cabane de Pré Peyret, seule une trace de ski de fond.
Nous montons
jusqu'au col du Pison qui ouvre les portes des hauts plateaux du sud, le paysage change encore, avec une forêt morcellée et un relief tout en cuvette, la neige est profonde et c'est un régal de
faire la trace tantôt dans un creux, tantôt sur l'arête d'une congère, nous croisons une floppée de pistes d'animaux : renards, loups, lièvres, écureuils, sangliers, lynxs ?
Au loin
le Mont Aiguille dresse fièrement sa pyramide, nous nous en approchons de plus en plus alors que de vilaines nappes de brouillard remontent de la vallée. Rapidement nous passons d'un grand beau
soleil à une purée de pois glaciale, c'est à peine si nous voyons la bergerie de Jasse Neuf. Nous navigons au GPS et n'apercevons le refuge de Chaumailloux qu'au dernier moment. L'ambiance
est polaire, tout givre rapidement, nous allons chercher du bois. Olivier se rapelle d'un tas de branche plus ou moins sèche qu'il avait repéré l'été dernier. Malheureusement tout cela brûle très
mal et nous n'arriverons jamais à chauffer le refuge, tout juste l'enfumer ! Nous rencontrons Patrice, un baroudeur très sympathique qui nous fait partager beaucoup de ses expériences, nous lui
racontons notre modeste parcours autour d'une belle tranche de jambon qu'il nous a offert!
Le brouillard ne se lève que le temps de faire une photo du Mont Aiguille, cool, nous rentrons faire le repas et se mettre au fond du duvet... brrrrrr
5ème jour: 8km
Nous nous levons, il neige ! 5cm sont rapidement tombés sur le matin, Patrice hésite à partir et à s'élancer sur les plateaux sans visibilité. Grâce au GPS nous partons
tranquillement dans la direction qui nous ménera au vallon de Combeau, le terme de la traversée.
Nous
découvrons un plateau dénudé, battu par les vents qui ressemble aux Causses du Massif Central avec en prime la chaîne alpine en toile de fond, instants magiques que nous apprécions le plus
possible sentant que la fin approche. Au delà du col du Creuson c'est la grande descente sur le vallon de Combeau, petit détour pour visiter l'abri de l'Essaure. Nous continuons la
descente en forêt, le plateau s'éloigne et peu à peu nous nous rapprochons de la civilisation, dommage nous nous étions bien habitués à cette vie solitaire. Pour la petite histoire, nous avons
bavardé longuement avec le propriétaire du gite de Combeau qui s'avère être originaire de Pinols un petit village situé à côté de chez nous; que le monde est petit. Nous attendons le taxi qui
nous remontera à Corrençon en finissant notre dernière ration de nourriture. C'est la fin du voyage... Une superbe expérience, parfaite pour la découverte de la vie en autonomie, nous ne
cherchions pas le défi physique mais plutôt apprécier cette vie où tout ce que l'on fait est important et doit être fait, nous avons encore beaucoup appris.